Sommaire
- EDF et Areva vont rapprocher leur ingénierie ;
- EDF réfléchit à la succession de l’EPR ;
- Démantèlement nucléaire : EDF mise sur son expérience ;
- Areva enregistre une nouvelle perte.
EDF et Areva vont rapprocher leur ingénierie
EDF et Areva vont bientôt loger dans une coentreprise les projets de réalisation des « îlots nucléaires » – la partie nucléaire d’une centrale. Le processus d’information-consultation des comités d’entreprise a démarré en janvier et la création de Nice (Nuclear Island Common Engineering) « pourrait être envisagée en avril 2017 », indiquent des documents d’EDF et d’Areva. « Le lancement opérationnel de Nice serait, lui, prévu en juin 2017 », précisent-ils. « Nous avons obtenu de Bruxelles fin octobre que la création de Nice soit considérée comme une opération indépendante de l’acquisition d’Areva NP. Ils ont considéré que ce n’était pas une anticipation illégale d’opération », indique une source au fait du dossier à EDF. L’objectif de la mise en commun est de « réduire les interfaces et les itérations ». EDF en sera l’actionnaire très majoritaire, avec 80 % des parts en direct. Dans les hypothèses présentées aux élus, la coentreprise table sur des décisions d’investissement pour douze réacteurs EPR à l’horizon 2025, incluant « l’hypothèse de la construction en France d’un palier EPR NM à partir de 2020 sur la base d’une tranche tous les dix-huit mois ». Si les deux groupes attendent de Nice des synergies, certains doutent de leur ampleur. « Nice ne répond qu’aux intérêts actuels d’EDF », estime Eric Devy, délégué syndical central FO à Areva NP, qui redoute par ailleurs un transfert de propriété intellectuelle vers Nice. (Les Echos du 02/03)
EDF réfléchit à la succession de l’EPR
L’énergéticien étudie plusieurs options pour le prochain réacteur nucléaire EPR. « Aux environs de 2030, peut-être un peu au-delà, nous commencerons à devoir remplacer le parc actuel par de nouvelles centrales nucléaires », a expliqué Jean-Bernard Lévy, PDG d’EDF, lors de la présentation des résultats annuels mi-février. Depuis deux ans, EDF et Areva ont lancé le projet « EPR nouveau modèle ». Si l’objectif est clair, le débat est déjà vif au sein d’EDF et d’Areva sur les grands choix « structurants ». EDF a décidé de mener cette année une analyse technico-économique sur l’option d’un EPR 2, avec une équipe d’ingénieurs dédiée. « Jean-Bernard Lévy est un tacticien. Il savait que s’il parlait trop tôt de l’EPR 2, cela tuait Hinkley », note un bon connaisseur du groupe. L’Autorité de sûreté nucléaire a à peine débuté l’instruction du dossier d’EDF. (Les Echos du 02/30)
Démantèlement nucléaire : EDF mise sur son expérience
EDF compte prendre sa part dans le marché mondial du démantèlement nucléaire. « L’expérience acquise par EDF sera un avantage comparatif pour entrer favorablement sur ce nouveau marché en emmenant toute la filière nationale. La France doit être consciente de ses atouts et les porter avec discernement sur la scène internationale », a jugé Dominique Minière, le directeur du parc nucléaire d’EDF, à l’occasion d’une audition de la commission du Développement durable de l’Assemblée nationale. Selon lui, « la faisabilité technique pour le démantèlement des 58 réacteurs français est acquise ». Pierre-Franck Chevet, président de l’Agence de sûreté nucléaire (ASN), confirme que « la faisabilité technique semble assurée », mais regrette de manquer de détails sur le calendrier des opérations. (L’Usine Nouvelle du 02/03)
Areva enregistre une nouvelle perte
Areva a présenté hier des résultats 2016, pour la sixième année d’affilée, une perte, chiffrée cette fois-ci à 665 millions d’euros. « L’ensemble des opérations de restructuration se fait dans un contexte où l’année 2017 est financée, et où les marges opérationnelles se redressent, dans un contexte de marché difficile, mais avec un fort accent sur l’amélioration en qualité, en délais, en coûts », a jugé Philippe Knoche, directeur général d’Areva. NewCo, destiné à être le nouvel Areva recentré sur les activités du cycle du combustible, a réalisé un chiffre d’affaires de 4 milliards d’euros, en recul de 3,7 % sur un an. Son résultat opérationnel s’est, en revanche, établi à 440 millions d’euros, soit une marge de 11 %. Le fruit, souligne Areva, des « effets du plan de performance et de la baisse des charges de restructuration ». Le groupe a par ailleurs confirmé son objectif 2020 d’une marge opérationnelle « supérieure à 8 % ». De son côté, le pôle dédié à la fabrication d’équipements nucléaires et de services à la base installée a souffert des difficultés des énergéticiens. L’activité s’est ainsi comprimée de 13 % par rapport à 2015, à 3,1 milliards d’euros. Finalement, la perte nette totale s’explique une nouvelle fois par une série de dépréciations et de provisions. Quant à l’affaire des « anomalies » de l’usine du Creusot, elle pèse déjà à hauteur de 121 millions d’euros dans les comptes. « La perte est divisée par trois, et le groupe a consommé beaucoup moins de cash que prévu », pointe Stéphane Lhopiteau, le directeur financier d’Areva. « Ce n’est pas satisfaisant d’être en perte, mais on voit bien que le groupe est sur la voie du redressement », ajoute-t-il. Le plan de performance de 1 milliard d’euros est désormais réalisé à plus de 70 %, les effectifs ayant notamment décru de 13 % en deux ans. (Les Echos, Le Monde du 02/03)