«Le gouvernement avait toute légitimité de légiférer par ordonnances pour réformer le marché du travail. Mais il l’a fait au détriment des salariés. Il peut encore – et il doit – changer de trajectoire Macron n’a pas tiré les leçons du passé Non, le dialogue social, la négociation collective ne sont ni un«coût à réduire» ni «du temps perdu», malgré ce qu’en pense une fraction rétrograde du patronat
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Projet déséquilibré En facilitant les licenciements – au point d’imposer à la justice prud’homale une limitation des indemnités versées aux victimes de licenciements illégaux -, en imposant une instance unique de représentation des personnels dans les entreprises sans garantir les moyens qu’elle et ses élus auront pour exercer leurs missions, en ouvrant la voie à des négociations sans organisation syndicale dans l’entreprise jusqu’à 50 salariés, les projets d’ordonnance déséquilibrent le texte au détriment des salariés. Ce déséquilibre détourne la loi d’une de ses fonctions protectrices : rétablir des conditions de justice, d’autant plus essentielles en matière de droit du travail. Car, de par le lien de subordination qui les relie, salarié et employeur ne sont pas dans une relation d’égalité et il revient à la loi et aux organisations syndicales, par leur présence dans les entreprises, de le compenser. Nous le disons avec force : équilibrer les relations de travail est une question de justice sociale autant que d’efficacité économique. C’est aussi un élément de la confiance et du respect sans lesquels le dialogue social ne peut se développer. Non, le dialogue social, la négociation collective ne sont ni un « coût à réduire » ni « du temps perdu », malgré ce qu’en pense une fraction rétrograde du patronat. Nous sommes persuadés que le dialogue social est un constituant essentiel du bien-être des salariés et de la performance économique d’une entreprise. C’est ce que nos équipes démontrent chaque jour dans les entreprises. C’est aussi ce qui fait que le syndicalisme réformiste a la confiance des salariés. Le gouvernement doit le comprendre et ajuster les ordonnances et les décrets d’application qui viendront afin de donner les moyens à ce dialogue social. Laurent Berger est secrétaire général de la CFDT. Les Echos du 19/09/2017 |
Communiqué Confédéral Vendredi 22 septembre, les ordonnances de la réforme du Code du travail seront présentées en Conseil des ministres. Si la concertation a permis de faire valoir des propositions et de corriger des éléments défavorables aux salariés, les textes des projets demeurent déséquilibrés. La CFTC n’appelle pas à la manifestation, mais exprime son point de vue dans une tribune parue dans Les Echos le 20 septembre, dont la CFDT et l’UNSA sont aussi signataires, afin d’alerter le Gouvernement sur certains aspects problématiques de son projet de réforme. MERCREDI 20 SEPTEMBRE 2017 |
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L’actualité confédérale
Analyse des «projets d’ordonnances de réforme du Code du Travail»
« Nos élus dans les entreprises doivent avoir les moyens de l’action », Philippe Louis